COLLOQUE – Les droits de l’Homme à l’épreuve : controverses autour de l’universel et discussions comparées – 6 décembre 2024
Ce colloque s’inscrit à l’intérieur d’un travail que nous réalisons avec des chercheurs membres ou associés au CECOJI depuis 2017 et qui a pour thème général le droit comparé des libertés.
Nos analyses devront confirmer la double intuition que nous avons depuis le début de cette aventure. Celle d’abord qu’il existerait un commun irréductible en matière de droits de l’Homme, au-delà et malgré toutes les différences de cultures et de traditions juridiques. Celle ensuite que le droit comparé des libertés et droits fondamentaux peut parvenir à « réconcilier » ou à penser ensemble et par le bas les différentes traditions juridiques.
Nous nous interrogeons, depuis le début de cette aventure, sur la question de savoir s’il est possible de fonder sur un comparatisme étendu à un grand nombre de systèmes juridiques, les éléments d’une théorie générale des libertés, autrement dit un « droit commun » qui ne soit pas de l’ordre de la pure spéculation, mais bien fondé empiriquement, un peu dans le prolongement de ce qu’avait entrepris il y a quelques années Mireille Delmas-Marty dans le cadre de ses enseignements au Collège de France.
L’épreuve qui a été choisie pour mettre en pratique cette méthodologie de la critique autocentrée est celle de la pandémie de Covid 19. Cette analyse viendra en premier (Partie I), puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’extraire du fonctionnement concret de chacun de ces systèmes et de tirer de leur comparaison des éléments concordants permettant de fonder sociologiquement une conception universalisable des droits de l’Homme. Après cela, nous nous efforcerons d’expliquer qu’à de rares exceptions près, la promesse de l’universalisme n’a pas été tenue et que ce demi-échec peut s’expliquer par des causes structurelles, tenant à la remise en cause des fondements de la société dans laquelle nous vivons (Partie II).